Fanny et Karine

Derrière le site de décoration Le Repère des Belettes, se cache un duo de filles comme on les aime : drôles, entrepreneuriales, passionnées. Karine et Fanny nous amènent dans les coulisses d'un univers qui leur ressemble. Voilà qui elles sont…


Racontez-nous vos parcours ? Qui étiez vous avant le Repère des Belettes ?

Karine – J’ai fait une école de commerce et un master en communication et marketing. Ensuite je suis partie vivre au Canada pour mon stage de fin d’études, qui s’est finalisé en job dans la communication. Quand je suis rentrée en France, j’ai travaillé en tant qu’attaché de presse dans la gastronomie. Après il y a eu un virage vers la mode quand j’ai repris la communication chez Ventilo. Enfin, j’ai intégré le cabinet du maire à St. Germain en Laye où je suis restée pendant 11 ans.

Fanny – Alors, une école de commerce aussi, puis j’ai fait mes classes chez Dim en marketing (comme Fanny Moizant de Vestiaire Collective et Cécile Roederer de Smallable ndlr). Ensuite je suis partie chez Degrenne et puis j’ai atterri chez Richemont où je m’occupais du marketing et de l’événementiel pour la marque Mont Blanc en France.


Alors comment fait-on pour passer de la Mairie de St Germain en Laye et des stylos Mont Blanc au lancement d’un site d’objets de décoration ?

Karine - Alors, on se connaissait déjà. Nous étions toutes les deux arrivées au bout de quelque chose et avions envie de redistribuer les cartes différemment. Nous nous sommes recroisées au bon moment, à la fois dans nos vies personnelles et professionnelles. Il y avait deux facteurs communs dans nos réflexions respectives : un intérêt pour l’e-commerce et un intérêt pour la décoration. Il y a encore tellement de choses à faire dans la déco en ligne, c’est un marché en pleine mutation. Le marché de la mode en ligne est hyper structuré, celui de l’enfant aussi, mais dans le domaine de la décoration, il y a encore de la marge. Il y a les très grandes enseignes et les toutes petites boutiques mais la strate au milieu n’a pas encore été exploitée.

Fanny - Le Net nous permet aussi d’utiliser chacune nos compétences d’origine, ce qui nous paraissait très important. Et puis très clairement, c’est le commerce de demain, d’aujourd’hui même. Il y a une ouverture vers l’international, des possibilités qui n'existeraient tout simplement pas avec un commerce de proximité.


Pourquoi ce mix de produits allant de l’accessoire de maison contemporain aux meubles vintage ?

Fanny - Pour la sélection que nous proposons, il s’agit vraiment de nos coups de cœur. Tout est dans le mix, justement. Il y a de l’accessoire, du petit mobilier, du contemporain et du vintage. On a une partie de vintage parce que ça va donner la pâte et nous différencier des autres. Elle n’est pas très importante en termes de quantité mais elle cartonne sur le site. On a du mal à suivre...

Karine - Nous tenons également à introduire tous les mois un nouveau créateur, quelqu’un qui est très peu référencé dans les boutiques à Paris ou sur le Net. Ainsi notre univers grandit. Nous sommes passées de 100 références au début à 450 aujourd’hui.


Et d’où vient le nom ?  

Nous sommes parties d’abord de l’idée du « repaire » dans lequel on se retrouve. Il y avait la notion du cocon où l’on se sent bien. Le mot « Belettes » est arrivé dans un second temps. Il y a une connotation sympa, ça veut aussi dire nanas et comme on est une équipe de filles, le nom s’y prêtait bien ! Et puis ça change. Jusqu'à présent, les grands sites de déco avaient le mot « design » dans leur nom. En fait, pendant longtemps en France, déco + internet = design. Ca commence à changer maintenant mais on ne voulait surtout pas être mélangé là-dedans. Deco + Repère = pas du tout design. On est vraiment sur une offre sélective, sur un mix qui nous est propre.


Nous avons parlé des grands sites de design. Est-ce que vous avez toujours vu le Repère en grand ?

Ce n’est pas un projet industriel pour nous. Le postulat de base, c’est que le Repère reste une marque à échelle humaine. Il faut que ça décolle, qu’on puisse en vivre, mais ce n’est pas industriel. On a envie de garder une vraie proximité avec nos clients et de casser le virtuel. On accorde énormément d’importance à la communication avec nos clients. C’est aussi pour cela qu’on organise des boutiques éphémères à Paris*. Et puis une des caractéristiques du Repère (et ce qui nous différencie pas mal des autres acteurs de la déco en ligne), c’est que nous essayons toujours de mettre les produits en scène, en situation. Ce « package » entre la mise en scène des produits, la proximité avec et l’attention envers le client, ne va pas forcément avec un très gros projet.


C’est quoi pour vous le Net de demain ?

On rejoint le commentaire de Cécile Roederer de Smallable. L’enjeu, c’est la création du sentiment de proximité. Pour nous, ça passe beaucoup par la mise en scène du produit.  La déco sans ça, c’est compliqué. Le vintage nous a beaucoup appris là-dessus. On a tendance aujourd’hui à détourner les produits qui avaient une vocation dans leur première vie et maintenant ils ont une seconde. Ca, il faut le raconter sur le net via la mise en scène. On raconte l’histoire des produits. Il faut les faire vivre.

Il faut également humaniser d’avantage les sites. Et travailler le service. L’essentiel, c’est le service, le service, le service !


Qu’est-ce qui vous motive ?

L’envie de créer quelque chose, de retrouver l’adrénaline du début. Aujourd’hui il y a de l’excitation et de l’adrénaline tout le temps. Déjà parce qu’on se forme sur le terrain, mais aussi parce qu'il s'agit de quelque chose qu’on a monté nous.


Vous avez toujours eu envie d’être entrepreneur ?

Karine – Pas du tout !

Fanny – Non, l’entrepreneuriat nous est venu à travers le projet. C’est plus une association d’ingrédients qui fait que la recette peut prendre maintenant. C’est un moment de vie, c’est une rencontre, c’est un projet.


Quels sont vos rôles au sein du Repère des Belettes ?

Fanny - On partage tout. Par exemple on gère chacune un portefeuille de fournisseurs. Et en ce qui concerne la communication, Karine s’occupe de la presse et moi les réseaux.

Karine - Il faut préciser que les photos et le stylisme, c’est Fanny. A part les produits textiles, compliqués à photographier, où on se fait aider par une fille qui a une touche qui nous plaît bien, Aurélie Lecuyer du blog Le dans La.


Aaah les blogs, vous en lisez beaucoup ?

Karine – moi pas trop. Je trouve que très souvent l’image renvoyée par un blog n’est pas en accord avec la personnalité de la blogueuse et ce décalage me dérange.

Fanny – moi, à fond ! C’est comme feuilleter un magazine de déco. C’est de l’inspiration, une belle balade devant de belles images. De même pour Pinterest, que j’adore.


Alors, quels sont tes blogs préférés ?

Le dans La, The Socialite Family, French by Design et La Maison d’Anna G.


Et vos e-shops préférés ?

Fanny – Sézane, c’est un type de réussite qui me parle. Pour moi, ça fait partie de ces sociétés à succès mais qui restent à taille humaine. J’aime Bodie & Fou également. Et sur une tout autre échelle, j’aime beaucoup ASOS.

Karine – J’aime beaucoup le site de Happy Home. Et comme Fanny, je suis fan de La Maison d’Anna G et French By Design.


Un conseil pour une fille qui se lance dans une aventure entrepreneuriale sur le Net aujourd’hui ?

Être humble. Oublier les prétentions que tu peux avoir. Ta carte de visite ne veut plus rien dire ! Tu recommences à zéro. Et ne pas manquer d’énergie. Apprendre sur le terrain, c’est fatiguant ! Et puis comme il y a des grands moments de solitude, il y a un grand intérêt à être en équipe.


Un produit qui vous ressemble ?

Fanny – Le vintage. Tout le vintage !

Karine – Tous les photophores. Je pourrais les acheter tous ! Je suis une très bonne cliente aussi !


Chic ou Geek ?

Karine – Plutôt chic !

Fanny – Plutôt geek !

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