Mathilde Lacombe

JolieBox, c’est la jolie histoire de la box beauté qui a changé notre façon de découvrir les produits de soin et de maquillage. L’évolution de la société, qui porte aujourd’hui le nom de BirchBox (son homologue américain avec lequel elle a fusionné l’an dernier), c’est aussi une histoire d’entrepreneuriat et de « hasard », selon sa co-fondatrice Mathilde Lacombe. Une jolie rencontre.

 

Quel est ton rôle chez Birchbox ?

Je suis la directrice éditoriale pour l’Europe. Plus particulièrement, je suis en charge de tout le contenu pour l’Angleterre, la France et l’Espagne.  Et je suis la co-fondatrice !

 

Raconte-nous ton parcours et la genèse de JolieBox ?

Côté études, j’ai fait une prépas littéraire, puis une licence en anglais en Suède et enfin un masters de communication, pendant lequel je suis rentrée en stage au Elle. Par la suite, je suis devenue pigiste. Travailler au Elle, c’était le job de mes rêves depuis toujours.

Un jour, en septembre 2010, je suis tombée sur une vidéo youtube où une fille montrait une box beauté avec les produits qu’elle recevait tous les mois. Je me suis dit qu’elle avait juste trop de chance de recevoir ça tous les mois et que je voulais la même chose ! Je suis allée déjeuner peu de temps après avec mon cousin qui était déjà mon webmaster pour le blog (Mathilde est également derrière le blog beauté La Vie en Blonde). Je lui ai expliqué ce que j’avais trouvé (Birchbox en l’occurrence !) et il a suggéré que je rencontre un de ses potes qui venait de rentrer de l’Asie où il avait vu un projet similaire. Nous avons pris un verre tous les trois et très vite, nous avons décidé de tenter de créer notre box. Il est vrai qu’avec mon blog et mon boulot au Elle, je connaissais déjà un peu de monde et pas mal de jolies marques. Tout ça représentait un bon point de départ.

On a fait appel à un autre copain graphiste qui nous a dessiné la première Jolie Box. On en a créé 50. Je me souviens encore de la livraison de tous les produits au Elle... Notre idée, c’était d’organiser un tirage au sort sur le blog pour les 50 premières lectrices à s’inscrire. On s’est dit qu’on ferait une liste d’attente si on avait plus de 50 participants. En 24 heures, nous avons récolté plus de 3 000 adresses mail ! Donc, on s’est dit il y avait peut-être quelque chose à faire... En juillet on a fait 200 boxes, en août 500. Elles se sont vendues en une heure !

Très vite on est arrivé au moment où il fallait prendre une décision quant à la future de JolieBox. Le Elle venait de me proposer le job de mes rêves, et pour les autres c’était pareil, les offres commençaient à tomber. (Les autres ce sont les 4 associés fondateurs de JolieBox, aux côtés de Mathilde : Martin, le directeur technique, Francois, le directeur artistique, Quentin, le directeur commercial, et « l’autre » Quentin, le pdg).

Ce qui est top, c’est que nous avons des compétences ultra-complémentaires. Au tout début on suffisait vraiment à nous même. On a levé des fonds rapidement (1 million d’euros au bout de 3 mois auprès du fond Alven Capital) et deux mois après, nous avons racheté la boîte que faisait la même chose que nous en Espagne suivi par le rachat un mois plus tard de Boudoir Privé, la boîte des beauty boxes en Angleterre.

 

Au moment du lancement, ton blog existait depuis combien de temps ?

La Vie en Blonde existait déjà depuis 1 an et demi au moment du lancement, avec un trafic de 10 000 visiteurs par jour, ce qui nous a largement suffi pour lancer JolieBox. Je pense pas que nous ne l’aurions pas créée sans ça, ou au moins pas aussi facilement.

Ce qui est marrant avec JolieBox, c’est que ce n’était pas une histoire de 5 personnes qui se penchaient sur un projet depuis 2 ans. C’était vraiment un peu le hasard, une histoire de « allez, on tente notre chance, de toutes les façons, on n’a rien à perdre ! » On avait tous 23 ans au moment du lancement. Ce n’était pas comme ci on avait bossé pendant des années et qu’on avait des gros boulots à laisser derrière nous. On s’est dit qu’on allait se donner jusqu’à la rentrée pour voir ce qui se passait. Disons que la rentrée n’est jamais venue !

 

Est-ce que tu as toujours vu JolieBox en grand ? 

Oui. Dès que j’ai vu que ça prenait aussi bien, je me suis dit qu’il fallait une vision huge ! Comme j’ai expliqué, on a levé des fonds très rapidement et on est parti tout de suite à la conquête de l’Europe.

 

Est-ce que JolieBox te ressemble ?

Oui, au début, c’est sur. Mais maintenant moins je pense. On ne voulait pas que JolieBox soit synonyme de Mathilde Lacombe. Mais je m’y retrouve quand même. J’adore dénicher et via le site, je continue à pouvoir le faire. Depuis le début de ma carrière de journaliste beauté, j’ai toujours été gâtée par les marques. Avec JolieBox, j’ai l’impression de pouvoir gâter nos clientes en partageant mes découvertes avec elles. On a beau envoyer la box à des milliers de filles tous les mois (BirchBox France, c’est 400 000 abonnés...), on a réussi à garder un lien de proximité et un côté hyper personnel. Les filles continuent à nous écrire pour nous dire merci et même si parfois elles sont moins contentes (et oui, ça arrive), il y a très peu de personnes qui se désabonnent. 

Pour nous, la box ce n’est que le point de départ pour une expérience de découverte. D’où l’importance de l’e-shop, qui s’inscrit dans la continuité de notre stratégie. On fait un travail d’accompagnement : il y a les box, le magazine, le site, les vidéos, les apéros ET l’e-shop.

 

Est-ce que tu dirais que tu es un entrepreneur dans l’âme ?

Non ! Pas du tout. A l’âge de six ans quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais déjà « journaliste au Elle. » Puis je disais que j’allais écrire un livre. Je n’ai jamais dit à mon entourage que je voulais monter ma boîte.

 

Tu es donc une journaliste / blogueuse / écrivaine dans l’âme ! Est-ce que tu lis des blogs aujourd’hui ?

J’aime beaucoup Into the Gloss qui me fait toujours découvrir des choses. On sent qu’elle (Emily Weiss, la fondatrice de Into the Gloss, ndlr) est vraiment au cœur du métier. Dans l’univers de la beauté, je lis aussi le blog de Lisa Eldridge, dont j’adore les vidéos.

Je viens d’avoir mon premier bébé donc je lis pas mal de blogs « new mum » comme The Glow (les photos sont sublimes et j’adore piquer les adresses shopping, de déco et même de recettes) et Romy & The Bunnies (le nouveau blog de Julie Restoin Roitfeld). Et puis, rien à voir avec tout ça, je regarde souvent The Coveteur.

 

Sur quels sites tu achètes le plus ?

J’achète TOUT en ligne. Je déteste faire du shopping « en vrai. » J’ai des semaines bien remplies et le weekend, c’est la dernière chose que j’ai envie de faire. J’achète chez Zara, ASOS, NET A PORTER, j’adore NET A PORTER. J’achète aussi pas mal sur Etsy. Je le trouve bien pour les bijoux et j'y avais également trouvé plein de trucs pour la déco de mon mariage !  Et puis bon, c’est vrai que je repère beaucoup de produits de beauté à l'en ligne mais comme c’est souvent chez nos concurrents, je ne vais pas forcément les citer J.

 

Tes marques de beauté fétiches alors ?

Dr. Hauschka 

Tata Harper

Avène

Dermalogica 

Laura Mercier 

Pour les cheveux, Rahua, qui arrive à l’instant dans l’e-shop  

Pendant ma grossesse, j’ai découvert MamaMio

Et ma crème miracle Egyptian Magic !! 

 

Sais-tu d’où vient ta passion pour la beauté ?

Je ne saurais pas dire exactement. Pas de ma mère, c’est sur. C’est moi qui lui ai appris à se maquiller ! Je pense que ça vient plus de mes grands-mères qui étaient très coquettes. Je me souviens qu’on faisait des manucures ensemble quand j’étais plus jeune.  Et je me souviens aussi que teenager, mes copines dépensaient leur argent en fringues tandis que je préférais aller chez le dermato. C’était un investissement sur le long terme !

 

Chic ou geek ?

Ooooooh, peut-être plus chic alors. Je ne suis vraiment pas geek. Il suffit de regarder mon iphone. Je l’utilise pour mes mails mais j’ai zéro appli dessus. A part instagram. Je suis très, très instagram.

 

Est-ce qu’il y a une femme dans le net ou dans le monde de l’entrepreneuriat que tu admires ? 

Pas forcément dans le Net mais dans la beauté, oui. J’admire beaucoup Bobbi Brown. Je trouve qu’elle est restée très fidèle à qui elle est. Elle est dans les affaires certes, mais elle est également une mère de famille présente. Et pour le fait d’avoir réussi à maintenir cet équilibre, je l’admire.

 

Last question ! Quel serait ton conseil pour une fille qui se lance dans le Net aujourd’hui ?

D’être bien entourée, à la fois au boulot et au niveau personnel. Il faut être soutenue à 100 %.

 

Découvrez l'univers de Mathilde sur le site de Birchbox, sur le blog La Vie en Blonde et sur Instagram.